
Le vendredi 23 mai 2025, le SIST BTP Seine et Marne a sensibilisé les salariés de l’entreprise SOGEA à la prévention des Troubles Musculo-Squelettiques et au risque bruit. Cette journée “Safety Day” s’inscrit dans leur plan d’action de prévention et s’est déroulée au château de Janvry (91).
La sensibilisation a suscité de nombreux échanges dans une ambiance conviviale.
Pourquoi autant d'intérêt pour les TMS ?
Le secteur du bâtiment et des travaux publics figure parmi les plus touchés par les troubles musculo-squelettiques (TMS). En 2019, ces pathologies représentaient plus de 86 % des maladies professionnelles reconnues dans le secteur, faisant des TMS la principale cause de maladies liées au travail. Par ailleurs, la moitié des accidents du travail sont liés à des manutentions manuelles.
Face à ces constats, mettre en place une stratégie de prévention efficace est essentiel en 2024. N’attendez plus pour sensibiliser vos équipes aux risques de TMS !
Quels sont les enjeux de prévenir les TMS ?
Humaines
- Douleur, handicap
- Usure physique
- Usure mentale
- Perte de compétence
Financières
- Frais liés à l’accident (augmentation du taux de cotisation)
- Désorganisation des services
- Remplacement du salarié
- Interdiction de soumissionner à la commande publique
Juridiques
- Exposition juridique de l’entreprise, de l’employeur
Sociales
- Dégradation du climat social
- Perte de l’emploi
Le FIPU, un bon moyen pour booster votre prévention !
La Commission des accidents du travail et des maladies professionnelles (CAT/MP) annonce le lancement du Fonds d’Investissement pour la Prévention de l’Usure Professionnelle (FIPU), mis en place sous la responsabilité de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam). Ce fonds a pour objectif de soutenir les actions de prévention ciblant trois principaux risques ergonomiques : la manutention de charges lourdes, les postures pénibles et l’exposition aux vibrations mécaniques.
Ce fonds, instauré par la loi de réforme des Retraites du 14 avril 2023, a pour dessein de diminuer l’exposition aux risques ergonomiques et physiques prononcés, dans le dessein d’améliorer les conditions de travail et de préserver la santé des travailleurs. Doté initialement de 200 millions d’euros pour l’année 2024 par la branche des accidents du travail et des maladies professionnelles (AT/MP), il disposera d’un budget total d’un milliard d’euros sur une période de cinq ans.
Ce fonds participe au financement des actions de prévention de trois facteurs de risques dits « ergonomiques » :
- les manutentions manuelles de charges
- les postures pénibles définies comme des positions forcées des articulations
- les vibrations mécaniques
Le bruit au travail, sous-estimé et pourtant irréversible
Le BTP, troisième secteur le plus exposé au bruit en milieu professionnel
Derrière le commerce et l’industrie, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) arrive en troisième position parmi les plus touchés par le bruit au travail. Et ce, malgré les actions menées par les entreprises en matière de prévention des risques professionnels.
Les sources sonores y sont nombreuses : machines, engins de chantier, travaux de menuiserie, etc.
Près de 45 % des actifs déclarent que le bruit sur leur lieu de travail a des répercussions sur leur audition au quotidien. Cette proportion est encore plus marquée chez les moins de 35 ans (52 %), les Franciliens (51 %), ainsi que les salariés des secteurs Agriculture-Industrie (55 %) et BTP-Construction (60 %).
Quelques chiffres en France
Selon l’OMS, environ 1,5 milliard de personnes dans le monde sont atteintes d’une déficience auditive. D’ici 2050, on estime ce chiffre à 2,5 milliards.
- 1 personne sur 4 présenterait une forme de déficience auditive
- Pour 5,4 millions de personnes, ces troubles entraînent des répercussions sur la vie quotidienne
- 31,9% des salariés français sont exposés dans leur profession à des nuisances sonores
- 6 millions de personnes souffrent d’acouphènes (sensation auditive anormale tels que des bourdonnements et tintements qui ne sont pas provoqués par un son extérieur.)
La fatigue auditive
Après avoir été exposé à un bruit intense, on peut souffrir temporairement de bourdonnements ou de sifflements d’oreilles (acouphènes) ainsi que d’une baisse temporaire de l‘audition. Cette fatigue auditive qui disparaît à la fin de l’exposition au bruit, doit vous alerter. Cela est souvent un signe annonciateur d’une souffrance de l’oreille interne
La surdité irréversible
L’exposition prolongée à des niveaux de bruit élevés détruit progressivement les cellules ciliées de la cochlée. Cela conduit à une surdité irréversible, car ces dernières ne se régénèrent pas.
Cette surdité peut être reconnue comme maladie professionnelle (Tableau n°42 du régime général).
Autres effets sur la santé
Outre la surdité, l’exposition au bruit peut entraîner des troubles du sommeil, de la fatigue, du stress, de l’hypertension, isolement social…
On peut également souligner une augmentation du risque accidentogène au travail qui peut conduire à un risque de désinsertion professionnelle.
Que dit la règlementation sur le bruit ?
L’employeur a l’obligation d’assurer la santé et la sécurité de ses salariés en mettant en œuvre des actions de prévention, d’information et de formation adaptées.
Les risques identifiés doivent être répertoriés dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP).
Il lui revient également d’évaluer les risques propres à chaque poste de travail et de mettre à disposition les équipements de protection collective et individuelle nécessaires.
Représentation des niveaux sonores

Niveau en dB(A) | Durée journalière d'exposition sans risque |
---|---|
80 | 8h |
83 | 4h |
86 | 2h |
89 | 1h |
92 | 30min |
95 | 15min |
98 | 7min 30s |
101 | 3min 45s |
104 | 1min 52s |
107 | 56s |
110 | 28s |
113 | 14s |
116 | 7s |
119 | 3,5s |
122 | 1,7s |
Prévenir le bruit au travail
La prévention reste et sera toujours un enjeu pour éviter les accidents du travail et les maladies professionnelles. Pour prévenir le bruit, l’employeur peut activer des moyens de prévention collectifs ou individuels.
La coactivité dans le secteur du BTP peut poser des problèmes, particulièrement lors des travaux de voirie (par exemple, l’utilisation simultanée d’un engin, d’un marteau-piqueur et d’une carotteuse) ou des travaux en intérieur (par exemple, l’utilisation conjointe d’une meuleuse, d’une perceuse et d’un burineur), où des facteurs tels que la proximité des sources, la durée d’exposition et les conditions environnementales de propagation sont des éléments à prendre en compte.
Bien que les niveaux sonores ne s’additionnent pas, le bruit croît progressivement.
Pour agir contre le bruit, l’employeur peut mettre des moyens de protection sur : l’émission, la propagation, la réception.
Il faut savoir que le bruit devient dangereux à partir d’un niveau de 80 décibels durant une journée de travail de 8 heures.
Quelles mesures collectives pour atténuer les effets du bruit ?
Pour limiter les effets du bruit sur les travailleurs du BTP, il est essentiel de mettre en place des mesures de protection collective efficaces. Cela passe notamment par une organisation rigoureuse des chantiers : créer des zones spécifiques pour les activités bruyantes et les isoler autant que possible des autres corps de métier présents sur site. L’installation de barrières acoustiques temporaires autour de ces zones permet de réduire la propagation du bruit vers les espaces plus calmes, assurant ainsi un environnement de travail plus sécurisé et plus confortable.
Une planification des travaux bruyants, adaptée à la coactivité sur le chantier, contribue également à limiter l’impact sonore pour l’ensemble des intervenants.
Enfin, en 2024, la sensibilisation des salariés aux risques liés au bruit doit devenir une priorité. Informer les travailleurs sur les dangers auditifs et les bonnes pratiques à adopter renforce leur capacité à identifier les situations à risque et à appliquer les mesures de protection adéquates.
Quels types d’EPI pour limiter les effets du bruit ?

Le bouchon avec arceau – EN 352-2
Il se positionne soit sur le conduit auditif, soit à l’intérieur. Son efficacité est limitée, car il ne fait qu’appuyer sur le conduit.

Le PICB à coquille – EN 352-3
Il est positionné « autour » de l’oreille. Ce casque est réutilisable, mais il est conseillé de changer les coussinets tous les ans pour assurer une bonne étanchéité.

Le bouchon à façonner – EN 352-2
Ce modèle sera modelé par le salarié avant sa mise en place dans le conduit auditif. Ce type de bouchon est en général à usage unique et peut ne pas s’adapter à tous les conduits auditifs.

Le bouchon préformé / prémoulé – EN 352-2
Il peut être introduit dans l’oreille sans façonnage préalable. Plus rapide à mettre en place que les bouchons à façonner, mais nécessite de trouver un modèle adapté à l’utilisateur

Le bouchon moulé sur mesure – EN 352
Réalisé à partir d’une empreinte de l’oreille du salarié, il est adapté à l’oreille du porteur, ce qui le rend très confortable et facile à mettre en place.
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